En 1855, Joseph B. Fenby, un ingénieur britannique dessine un fauteuil pliant en bois, la Fenby Chair. Il déposera le modèle en 1881 aux Etats-Unis. Editée à partir de 1895 par la société américaine The Gold Medal Inc, elle devient la chaise préférée des militaires. Légère, pliante avec une peau amovible, elle se transporte facilement.
Présentée à l'Exposition Universelle de Saint-Louis en 1904, ses droits de fabrication sont vendus dans plusieurs pays européens. Elle rejoint alors les rangs des armées britanniques et italiennes pendant leurs manœuvres en Lybie. Pratique car très stable dans le sable, elle reçoit son surnom de Tripolina Chair.
En 1938, deux designers argentins, Juan Kurchan et Jorge Ferrari-Hardoy, associés à un designer catalan, Antonio Bonet, s'inspirent de la Fenby Chair pour créer un fauteuil pour leur cabinet d'architecture : le fauteuil “BKF”, ou "198" est né.
Ils remplacent le bois par du fil d'acier plein et utilisent du cuir, qui est découpé en 4 morceaux.
En 1940, ils présentent leur création au Salon des Artistes Décorateurs de Buenos Aires et obtiennent deux premiers prix.
Le BKF est repéré par le directeur du Musée d'Art Moderne de New-York, Edgar Kaufmann, Jr qui le fait entrer au MOMA en 1944.
De 1941 à 1947, Artek-Pascoe le fabriquera puis, Knoll Associates Inc à partir de 1945 pour le marché américain. Ce dernier abandonne très vite sa fabrication car le modèle n’étant pas breveté, il est copié dans de nombreux pays.
C’est aux USA qu’André Bloc, directeur de la revue ARCHITECTURE D’AUJOURD’HUI le remarque. Il en rapporte un exemplaire en France et partage d’abord sa trouvaille avec Raoul Guys, petit éditeur de meubles et propriétaire de la galerie La Brouette. Ce dernier décide de diffuser immédiatement le BKF. Il rencontre à cette époque des difficultés à le faire fabriquer. Lorsque André Bloc montre enfin le fauteuil à Charles Bernard, celui-ci comprend très vite l'intérêt du modèle et se rapproche de Raoul Guys qui lui propose d'en reprendre la fabrication. Airborne maitrise en effet parfaitement la technique du fer rond.
Quelques temps plus tard Charles Bernard absorbe les activités de Raoul Guys.
C'est ainsi que le AA devient la star de la société Airborne.
Dès 1952, l'armature en métal laqué d’un seul tenant est vendue en plusieurs versions : noire, verte, rouge, jaune ou blanche et la housse amovible est en toile à banne, très épaisse et déclinée aussi en 5 coloris.
La version la plus luxueuse est la structure chromée avec une housse en cuir.
A cette époque, on ne trouve pas en France de cuves assez grandes pour chromer la structure entièrement. Charles Bernard décide donc de la "couper" en 2 : un socle, deux oreilles et 4 manchons.
C’est la version qu’Airborne continue de vendre aujourd’hui.
Les housses sont toujours signées AA by Airborne et depuis 2011, les structures sont gravées AA suivi de l'année de fabrication.